Ce n’est un secret pour personne : le crime et la violence fascinent depuis la nuit des temps. Il suffit de jeter un œil aux centaines de romans noirs qui garnissent les rayons des bibliothèques pour s’en convaincre, sans même parler des innombrables adaptations, plus ou moins réussies, qui en sont issues pour la télévision et le cinéma. Mais derrière le rideau de la fiction, il y a de véritables enquêtes, durant lesquelles des policiers bien réels se sont creusés la tête sur la fameuse question : qui a tué ?
C’est pour réconcilier réalité judiciaire et imaginaire populaire que le STAM, le musée de la ville de Gand, a aménagé plusieurs de ses salles en « Het Museum van de Misdaad ». Ou, dans l’autre langue de Jacques Brel : « Le Musée du Crime ». Celui-ci est issu d’une collaboration entre le musée et la police judiciaire de Gand pour démanteler un réseau de trafiquants d’œuvres d’art. Enquêteurs et conservateurs se sont mis d’accord pour dévoiler au grand public une partie de l’univers professionnel que représente une affaire criminelle. Or, la police judiciaire de Gand conserve, depuis sa fondation dans les années 1930, une collection très particulière composée de photos, d’objets et de dossiers illustrant comment certains crimes ont été résolus. Des pièces qui ne sont d’ordinaire consultables que pour les policiers ou les magistrats qui en feraient la demande. C’est donc un immense privilège pour le STAM de pouvoir présenter une partie de ce « Musée du Crime », et c’est une occasion à ne pas manquer pour les visiteurs.
L’exposition aborde chaque étape d’une enquête, depuis la découverte d’un corps à l’autopsie, en passant par la fouille des lieux ou l’appel à différents experts. Documents d’époque et objets saisis permettent de comprendre aisément l’évolution du métier d’enquêteur depuis l’entre-deux-guerres, mais aussi l’évolution du regard de la société sur des idées telles que la justice ou la moralité.
L’exposition est accessible jusqu’au 30 avril prochain. Attention, elle reste déconseillée aux moins de 16 ans : certaines pièces exposées pourraient en effet choquer les plus sensibles.