Actuellement, on découvre que le confinement a très bien fonctionné. En clair, le virus a infecté peu de personnes. Le bémol ? L'immunité collective est donc faible. Et les spécialistes estiment que pour éteindre une épidémie, il faut entre 60% et 75% de personnes ayant contracté la maladie et développé des anticorps.

Depuis le 15 mars 2020, les “éditions spéciales” de tous les médias n’ont plus grand-chose de “spécial.” Elles tournent en boucle sur la pandémie mondiale de COVID-19.

Pour ceux et celles qui n’ont plus l’envie de se coltiner un journal télévisé entier parfumé au Coronavirus, voici un résumé de la situation.

Le confinement

En Belgique, il est d’application jusqu’au 3 mai 2020. En très court, le but est de rester chez vous. Sauf pour réaliser les courses alimentaires essentielles (ou faire un tour pour acheter des fleurs et un siphon de douche). Et sauf pour vous rendre chez votre pharmacien ou votre médecin. Parce qu’on ne le répétera jamais assez : se protéger du COVID-19, ok, mais n’oubliez pas les autres pathologies pour autant !

En France, il est d’application jusqu’au 11 mai 2020. Là aussi, vous devez réduire vos déplacements au strict nécessaire, et vous devez en prime les justifier via une attestation que vous trouverez ici. L’avantage : ce qui est autorisé est relativement “clair.” Mais vous n’êtes pas à l’abri de tomber sur un représentant de l’ordre zélé, intimement convaincu que le Coca et les Monster Munch ne sont pas des aliments de première nécessité. Courage.

En Europe, les sanctions pour non-respect du confinement varient. En France, on s’expose généralement à 135€ d’amende. Les récidives peuvent faire monter votre dû à 375€ d’amende, ainsi que de courtes peines d’emprisonnement. En Belgique, le citoyen briseur de confinement s’expose à une amende de 26€ à 500€, et d’une peine d’emprisonnement oscillant entre 8 jours et 3 mois. Pas la peine de vous dire que vous ne risquez pas grand-chose au vu de l’arriéré judiciaire : votre transgression sera traitée dans les semaines qui suivent.

Le taux d’immunisation 

Actuellement, on découvre que le confinement a très bien fonctionné. En clair, le virus a infecté peu de personnes. Le bémol ? L’immunité collective est donc faible. Et les spécialistes estiment que pour éteindre une épidémie, il faut entre 60% et 75% de personnes ayant contracté la maladie et développé des anticorps.

En Belgique, lors de la rédaction de cet article, on compte 39 983 cas. Et ce pour 11 665 958 citoyens. A savoir 0,34% d’infectés. On est loin du compte. Pour “déconfiner”, il est donc impératif de pouvoir déterminer les citoyens immunisés et ceux qui ne le sont pas (car on ne va pas encore revenir là-dessus : tous les citoyens belges qui ont contracté le COVID-19 mais sont restés à domicile n’ont pas été testés. Donc ne font pas partie de ces statistiques. Et ils n’ont pas été testés car il n’y avait pas assez de tests). Sauf qu’actuellement, on manque toujours de tests pour tester toute la population.

La courbe

Avec le confinement, de nombreux citoyens virent marteau. Puis, quelques imprécisions dans le discours politique ont mené à perdre de vue le réel objectif du confinement.

Certes, le message était “restez chez vous, sauvez des vies.” Mais nous sommes nombreux a avoir pris un raccourci et comprendre que nous restions chez nous afin de ne pas contaminer autrui, et donc sauver des vies.

Sauf que la vraie raison du confinement a été d’éviter l’effondrement du soin de santé. Ce n’était pas d’éviter les contaminations. Mais d’éviter les contaminations simultanées. Si nous avions eu les moyens humains, financiers et matériels en milieu hospitalier pour assumer l’ensemble des patients COVID-19 ayant besoin de soins, le confinement n’avait pas lieu d’être.

Alors oui, vous sauvez des vies en restant chez vous. Car vous évitez de contaminer autrui, et par ce biais, de se trouver avec un système hospitalier surchargé, et des médecins forcés de choisir entre sauver le patient A et le patient B.

Le déconfinement

De par cette stratégie, l’immunité collective est insuffisante pour assurer un déconfinement “brutal.” Pour déconfiner dans les règles de l’art et éviter une deuxième vague dans l’épidémie, les virologues sont unanimes. Il faut :

  • Tester toute la population, et régulièrement.

Le but de cette manoeuvre est pluriel. La démarche permet de re-confiner un patient positif au COVID-19, afin d’éviter une recrudescence de l’épidémie. Et elle permet, si les anticorps que nous avons développé lorsque nous avons contracté la maladie sont pérennants (ce qui n’est, actuellement, pas certain), de déterminer les membres de la population “immunisés”, car ils sont déjà tombés malades du COVID-19 et guéris, de ceux encore à risques.

  • Porter un matériel protecteur

Principalement, des masques (les vrais, homologués.) Mais on peut aussi intégrer dans cette partie les gestes barrières, à savoir se laver les mains, appliquer la distanciation sociale (absence de contacts physiques avec autrui et distance d’1m50 minimum entre les protagonistes), tousser dans votre coude, et désinfecter régulièrement des ustensiles comme les smartphones ou la monnaie, en contact avec beaucoup de personnes.
Le but est là encore de minimiser les contaminations simultanées, et d’aplanir la courbe.

  • Une solution médicamenteuse

Qu’il s’agisse d’un vaccin, d’un nouveau médicament, d’un protocole de soins mis en place, il s’agit du “filet de sécurité” pour nos soignants. De l’assurance qu’en cas de déconfinement, ils ont besoin de telle molécule, qu’elle met un temps X pour agir et assurer une guérison. Et ce, toujours dans le même but : déterminer leurs besoins humains et matériels et éviter l’asphyxie du système hospitalier avec des contaminations simultanées massives.

En bref

La crise peut sembler être mal gérée, et nombreux des concitoyens estiment voir leurs dirigeants “courir comme des poulets sans tête.” Ce qu’il est important de rappeler, c’est que l’on ignore énormément de choses au sujet du SARS-COV-2.

On ignore s’il touche plus les hommes ou les femmes, le protocole de soins précis à adopter. S’il mute ou non. Si les “nouveaux” cas de COVID-19 en Corée du Sud d’anciens malades sont des cas de réactivation du virus, ou des erreurs de tests. Les patients auraient pu être classés comme “guéris” suite à des tests imprécis, alors qu’il n’en était rien.

La chose seule qu’il est important de retenir, entre deux salves d’applaudissements à 20H, c’est que ce virus est un magma d’inconnues. Et qu’au vu de ces inconnues, pour éviter de causer la perte de nos soignants, il est primordial de restez chez nous. Pour sauver des vies indirectement. Mais surtout pour éviter d’asphyxier un système de santé sous-financé depuis des années, forcé de travailler à flux tendu en conditions parfaitement normales. Et qui boit logiquement la tasse lorsque les conditions deviennent anormales, comme maintenant.

Inès Delpature

Inès Delpature

Journaliste formée aux techniques d'enquête et de récit au sein de l'Université Libre de Bruxelles, Inès s'intéresse à la vulgarisation scientifique, aux thématiques sportives, au niveau automobile et équin. Outre le journalisme, elle s'épanouit aussi en tant que créatrice de contenus vidéos. Ces deux casquettes lui offrent l'occasion de faire ce que qu'elle préfère via ces métiers : donner une voix à une cause, de la visibilité à un projet, et participer, de loin ou de près à votre ascension définie.

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