Tous les habitants d’un immeuble de Goettingen ont été placés en quarantaine ce vendredi 19 juin 2020. Au total, ce sont 700 personnes qui ont été confinées. Toutefois, sur ces 700 personnes, 200 ont voulu sortir à tout prix. Les forces de police ont été mobilisées pour contenir les habitants à l’intérieur de l’immeuble.
Escalades des violences
Ces personnes confinées de “force” ont fait état de leur mécontentement. Des altercations avec la police ont éclaté : certains ont lancé des feux d’artifices, des bouteilles ou des barres en métal en direction des forces de l’ordre, selon les autorités allemandes.
Plusieurs officiers auraient été blessés alors que des habitants de l’immeuble tentaient de forcer le cordon de sécurité.
Ce ne sont pas les seuls actes de défiance envers la police allemande qui ont eu lieu ce week-end. Dans la ville de Stuttgart, la nuit de samedi à dimanche a été marquée par les violences. Plusieurs centaines de jeunes ont semé le désordre en s’affrontant entre eux et en pillant les magasins, à la suite d’un contrôle de police dans une affaire de stupéfiants. Sascha Binder, un responsable du parti politique social-démocrate à Stuttgart, n’a pas mâché ses mots en parlant de “scènes dignes d’une guerre civile” et de “combats de rue“.
Colère sociale
La population allemande est particulièrement tendue des suites du confinement sur le territoire. Le modèle économique et social allemand est en effet moins protecteur des travailleurs que d’autres homologues européens. De nombreux travailleurs se sont trouvés sans emploi du jour au lendemain, sans revenus ni compléments. Il en faut donc peu pour mettre en colère une population qui se sent déjà prise à la gorge.
Les altercations au sein de l’immeuble de Goettingen sont un exemple de cette tension sociale. Sur base des informations récoltées, l’immeuble serait majoritairement habité par des travailleurs précaires, dont des travailleurs temporaires roumains. Confiner ces personnes est donc synonyme, pour elles, d’une perte totale de revenus et de leur emploi. En dépit des risques sanitaires, cette situation est inenvisageable pour eux, et on peut difficilement leur jeter la pierre.
Travailleurs oubliés
Les travailleurs précaires ont donc le sentiment d’être “oubliés” par le gouvernement allemand et d’être “jetés en pâture”, face au virus et aux difficultés financières. Ce ressenti a été accentué par la naissance d’un nouveau foyer d’infection : le plus grand abattoir européen, à Tönnies, a vu le nombre de travailleurs infectés par la Covid19 tripler sur une semaine, avec 1 331 tests positifs.
L’usine est donc temporairement à l’arrêt. Parmi les travailleurs concernés, ils sont une bonne partie à être originaires d’Europe de l’Est (Bulgarie, Roumanie, etc…). Ils ont donc perdu leurs revenus brutalement. En cause de cette vague de contamination ? Le travail manuel, qui pousserait les travailleurs à expectorer plus de particules respiratoires (et potentiellement infectées). Ainsi que l’environnement froid et humide, qui aiderait à la propagation du Coronavirus.