L’automne s’est installé avec la grippe saisonnière, la 5ème vague et la promesse d’une 3ème dose de vaccin afin de compléter le schéma vaccinal des citoyens d’occident. En Belgique, près de 75% de la population est complètement vaccinée : 2 doses du vaccin à ARN messager tel que Pfizer, Moderna ou la dose unique de chez Johnson et Johnson. En Afrique, la vaccination du continent repose presque entièrement sur le mécanisme Covax : une initiative de l’Alliance Gavi et de l’OMS pour garantir un accès équitable au vaccin contre le Covid 19. Les vaccins « proposés » sont les même qu’en Europe : Astra Zeneca, Moderna, Pfizer et Johnson&Johnson. (Lien vidéo en fin de lecture)
Mais certains pays d’Afrique ont fait le choix de vacciner aussi avec les vaccin chinois et/ou russe: Sinopharm et Sputnik V, vaccins qui n’ont pas reçu l’homologation de l’OMS. En Afrique francophone ; au Congo, c’est 6% de la population qui a reçu 2 doses de vaccin et la vaccination n’avance que très peu. En Avril dernier, le pays avait même rendu des doses à l’OMS car il n’y avait pas assez de candidats.
Au Maroc, ce sont les mêmes vaccins qu’en Europe en plus du chinois : 61% de la population est vaccinée et la campagne pour la 3ème dose à déjà commencée. Au Cameroun, moins de 2% de la population à un schéma vaccinal complet. La vaccination est rendue compliquée par le nombre de soignant dans le pays : 25 000 et il en faudrait 3 fois plus selon la ministre de la santé.
Les obstacles à la vaccination en Afrique sont nombreux : l’accès au vaccins en premier lieu, la défiance des populations locales : si certains leaders de communauté militent pour une vaccination totale et globale, beaucoup de personnalité politiques se font l’avocat du diable ou tiennent tout simplement des discours anti-vax. L’ancien président Burundais Pierre Nkurunziza qui avait tenu un discours complotiste durant des mois est subitement mort d’un « arrêt cardiaque » l’été dernier. Son successeur Evariste Ndyayishimiye est heureusement plus concerné et informé sur la pandémie. 500 000 doses du vaccins chinois sont arrivées mi-octobre dans le pays lançant de façon effective la première campagne de vaccination burundaise.
En Afrique du Sud, pays le plus touché du continent par la pandémie du Covid 19, Afrigen, une entreprise de biotechnologie planche sur un vaccin a ARN messager semblable à celui de Pfizer et de Moderna. Une telle avancée permettrait aux pays africains plus pauvres, de bénéficier d’une protection vaccinale à moindre coût et ceci encouragerait la recherche scientifique vaccinale sur le continent. Il est probable que les populations africaines seraient plus ouvertes à la vaccination si ledit vaccin provenait d’Afrique. La défiance envers les vaccins européens et occidentaux fait aussi suite à certaines déclarations d’hommes politique notamment français qui souhaitait tester les dits vaccins en Afrique. Lors de la COP 26, les présidents français et américain ont renouvelé leur promesses de vaccins pour l’Afrique avant la fin 2021. Mais selon les Nations Unies et l’OMS, seuls 5 pays d’Afrique parviendront à vacciner plus de 40% de leur population avant la fin de l’année; les Seychelles, l’Ile Maurice, le Maroc, ainsi que la Tunisie et le Cap Vert. Rappelons qu’un un vaccin contre l’une des maladies qui tuent le plus en Afrique, le paludisme, est en cours de fabrication car rien qu’en 2019, le paludisme (malaria) a contaminé plus de 220 millions personnes dont 400 000 sont décédées.
Le lien du live de Sarah Mbengue est ici