Délaissée par la “communauté internationale qui l’avait soutenue lors de son premier enfermement pendant 20 ans pour vraisemblablement le motif selon lequel en 2016 elle aurait été incapable de reconnaître le génocide des Rohingyas publiquement Aung San Suu Kyi est condamnée à nouveau à deux ans de prison pour incitation aux troubles publics et violation des règles sanitaires. La Birmanie est souvent depuis quelques années à la une des journaux pour la question Rohingyas, ce peuple birman de confession musulmane, une minorité dans un pays ou la majeure partie de la population est Bama, donc bouddhiste et pour qui la religion bouddhiste est inséparable et indispensable à l’identité birmane. La persécution des Rohingyas, est considérée par l’opinion internationale comme un génocide : privés de tous les droits élémentaires comme celui de se marier, d’avoir des enfants, de voter, etc. On estime à plus de 740 000 le nombre de Rohingyas déplacés depuis 2017 dont le camp de Cox Bazaar au Bangladesh voisin, plus grand camp de réfugiés du monde est le refuge.
En Birmanie, la situation est de moins en moins plus inattendue qu’elle n’y paraît. Le pays prend son indépendance du Royaume-Uni en 1948 et son paysage politique est depuis lors rythmé par les insurrections et coups d’États de la junte militaire. À la tête du pays jusqu’en février de cette année, une figure marquante et clivante : Aung San Suu Kyi : égérie de la non-violence face à la dictature militaire de son pays et prix Nobel de la paix en 1991, précédemment assignée en résidence pendant près de 20 ans. En février 2021, après quelques mois des élections qui ont confirmé sa majorité au parlement, elle est renversée par la junte militaire et est une nouvelle fois assignée à résidence. La Birmanie, aussi appelée Myanmar est désormais gouvernée par le général Maung Maung Kyaw, à la tête de l’armée de l’air et le lieutenant général Moe Myint Tun.
Lors du procès du leader et prix Nobel de la paix, les journalistes n’ont pas le droit d’assister aux débats du tribunal spécial dans la capitale construite par les militaires et les avocats d’Aung San Suu Kyi non plus se sont récemment vus interdire de parler aux médias.