Cela fait soixante ans que l'Organisation des Nations Unies intervient en Afrique avec 30 opérations de maintien de la paix sur les 70 menées depuis 1948. Les opérations se suivent mais ne se ressemblent pas. Des missions politiques spéciales, des opérations multidimensionnelles, de la logistique et du personnel expert mais aussi des envoyés spéciaux, des missions humanitaires et de l'aide à la consolidation de la paix.

Quinze morts et une cinquantaine de blessés à Goma, dans la région du Nord-Kivu en RDC, c’est le dernier bilan de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO). Parmi eux : quatre casques bleus et plusieurs manifestants congolais.

Cela fait soixante ans que l’Organisation des Nations Unies intervient en Afrique avec 30 opérations de maintien de la paix sur les 70 menées depuis 1948. Les opérations se suivent mais ne se ressemblent pas. Des missions politiques spéciales, des opérations multidimensionnelles, de la logistique et du personnel expert mais aussi des envoyés spéciaux, des missions humanitaires et de l’aide à la consolidation de la paix. Actuellement en Afrique, six missions sont en cours :

la MONUSCO en République Démocratique du Congo,

la MINUSS au Sud Soudan,

la FISNUA au Soudan,

la MINUSCA en République Centrafricaine,

la MINUSMA au Mali et enfin

la MINURSO au Sahara Occidental.

D’autres ONG dépendant ou non des Nations Unies sont présentes sur le continent, l’UNICEF pour la protection du droits des enfants, l’OIM, l’UNHCR, le Fond Alimentaire Mondial etc. Avec le maintien de la paix et l’aide humanitaire au coeur de leurs missions, on peut facilement croire que la présence des Nations Unies est souhaitée par les différentes populations locales; cependant, les voix en désaccord s’élèvent depuis de nombreuses années partout sur le continent. La question de l’efficacité est au coeur du débat notamment de l’impact réelle des différentes missions sur le terrain.

La valse des représentants

Fin juillet 2022, Olivier Salgado, porte-parole de la MINUSMA était expulsé du Mali, le motif : les propos “tendancieux” exprimés sur Twitter concernant l’affaire des 49 soldats ivoiriens retenus à Bamako.

Le 3 août, c’est au tour de Mathias Gilman, son confrère en RDC, d’être prié de quitter les lieux et son poste en RDC. Ce qui lui est reproché : ses propos tenus sur RFI en juillet dans lesquels il affirme :

« les terroristes du M23 disposent d’armes plus sophistiquées que ce qu’ils avaient il y a quelques mois »

Désaveu de puissance de la MONUSCO ? Tacle envers le gouvernement rwandais ? On ne sait pas très bien ce qui se passe mais le torchon brûle et les tensions sont vives (le M23 est une groupement armé créé après la guerre du Kivu).

Rappelons à toutes fins utiles que la force française Barkhane s’est aussi faite prier de partir du pays, fin de mission effective depuis le 16 août. Joël Myer, l’ambassadeur français au Mali avait lui aussi pris un aller simple pour Paris. Mais la nature à horreur du vide et il semble que l’Afrique n’ai jamais le temps de souffler. L’un s’en va et l’autre prend sa place. La main mise française, réminiscence de la françafrique laisse place au tentacules russes via son cheval de Troie Wagner.

L’avis de l’ONU

Il est difficile d’obtenir les sentiments d’une institution aussi puissante et éclatée. Comment vit-on ce désamour pour les Nations Unies à New-York, Genève, Nairobi ou même à Vienne? Dans un sempiternel souci de neutralité, vous n’entendrez jamais Antonio Guterres se positionner de façon claire. En 2020 pourtant, il affirmait que

L’Afrique est malheureusement souvent vue comme un continent en crise et il arrive que parfois, au sein des Nations Unies, nous soyons aussi responsables

Toujours neutres et dans le compromis, les Nations Unies dénoncent les cas de violences à l’encontre des populations et de leurs casques bleus :

 

 

 

Sarah Mbengue

Sarah Mbengue

Journaliste formée entre Paris, Londres et Bruxelles, elle s'intéresse aux questions de migration, de politique et de société. Avec des compétences en techniques multimédia, Sarah estime qu'être journaliste, c'est donner une voix à ceux qui n'en n'ont pas. Ça tombe bien ! Elle va s'y atteler.

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